
Cette semaine, en faisant défiler les titres d’actualité entre deux gorgées de café, je suis tombée sur un article sur le site de Ouest France.
Lien de l’article : Les personnes qui ne postent jamais de photos d’elles sur les réseaux sociaux partagent souvent ces 8 traits étonnants.
J’ai cliqué. Par curiosité, oui.
Mais aussi parce que je me suis sentie visée, ou plutôt représentée.
Je fais partie de ces gens qu’on ne voit pas ou peu sur les réseaux.
Pas de selfies, pas de stories de ma tête en week-end, pas de photos posées.
Non pas parce que je me cache.
Mais parce que je choisis ce que je montre.
Parce que je n’en ressens pas vraiment le besoin.
Je n’ai pas cette impulsion de me prendre en photo à chaque instant, de capturer mon reflet pour le partager.
Ce n’est pas un acte de rébellion, ni un effet de style. C’est juste… moi.
Dans un monde saturé d’images et d’ego mis en vitrine, ça peut sembler étrange. Parfois même suspect.
Mais c’est un choix simple.
Et si on arrêtait de confondre discrétion et invisibilité ?
Ne pas se montrer ne veut pas dire qu’on n’existe pas, qu’on n’a rien à dire ou qu’on manque de confiance.
Au contraire.
L’article le souligne bien : ce silence peut être porteur d’une force tranquille, d’un regard différent sur soi, sur les autres, sur le monde.
Moi, par exemple, je préfère que mes moments m’appartiennent. Que mes émotions restent entre moi et ceux qui les partagent avec moi.
Je suis présente, dans le réel, dans les échanges vrais. Pas besoin d’une photo filtrée pour me prouver que j’ai vécu quelque chose d’intense. Ceux qui me connaissent savent.
Et si c’était aussi une façon de se protéger ?
L’article parle de confiance en soi, de celles et ceux qui n’ont pas besoin de likes pour se sentir bien.
Je comprends. Mais je ne m’y reconnais pas complètement.
Moi, c’est un peu différent.
Je manque souvent de confiance en moi. Et si je ne poste pas ma tête, mes assiettes, ou mes achats, ce n’est pas pour faire genre.
C’est parce que je n’ai pas envie de me prendre une réflexion en pleine figure. Sur mon apparence, sur ce que je mange, sur ce que je porte.
Parce que parfois, il suffit d’un commentaire pour me faire vaciller.
Je suis ce qu’on appelle une personne HPE hypersensible, en quelque sorte.
Alors oui, je filtre ce que je montre, mais surtout pour me préserver. Parce que mon énergie mentale est précieuse. Parce que mon équilibre tient parfois à peu.
Et ça aussi, c’est une forme de force. Pas spectaculaire. Mais essentielle.

Être là, vraiment là
Je ne sors pas souvent mon téléphone pour capturer l’instant.
Pas parce que je suis anti-tech, ni parce que je snobe ceux qui le font mais parce que je préfère vivre le moment, pleinement, plutôt que de chercher à l’encadrer dans un écran.
J’aime écouter, rire, observer les petits détails qu’on ne remarque que quand on est vraiment présent.
Et parfois, oui, je me dis que j’aimerais bien garder une trace. Une photo, un souvenir visuel avec certaines personnes rencontrées sur mon chemin.
Mais voilà : je n’aime pas me voir en photo.
Je me trouve souvent… immonde, pour être honnête.
Mon regard est dur avec moi-même. Alors je préfère ne pas trop figer mon image, même pour moi, même dans un dossier caché de mon ordinateur.
Ça me pèse, un peu.
De ne pas pouvoir me raccrocher à un cliché pour raviver certains souvenirs. Mais je fais avec.
Et à la place, je garde ces moments dans ma mémoire intactes, imparfaits, mais vrais.
Je montre, mais à ma manière
Je ne suis pas complètement absente des réseaux. Il m’arrive de partager des choses.
Mais ce sont toujours des choix réfléchis. Des petits bouts de vie que je sais inoffensifs, simples, presque universels.
Une image drôle. Un plat que j’ai aimé. Une paire de chaussures qui m’a fait plaisir.
Des choses qui ne déclenchent pas de débat, qui ne prêtent pas à jugement, qui ne laissent pas trop de place aux remarques malvenues.
Parce que c’est ça, aussi, le souci : parfois, il suffit d’un détail pour que quelqu’un s’autorise un commentaire déplacé. Et moi, je n’ai pas l’énergie pour ça.
Alors je filtre.
Je dose.
Je publie ce qui me fait sourire, ce que je suis sûre de pouvoir assumer sans devoir me justifier.
C’est un équilibre fragile, mais qui me va.
J’ai pas besoin d’être créative, juste présente à moi-même
Je ne me considère pas comme une personne super créative.
Je n’écris pas de roman, je ne peins pas à l’aquarelle au lever du jour.
Mais je sais que mon temps a de la valeur.
Et quand je passe une heure à scroller sans m’en rendre compte, j’ai parfois cette petite voix dans ma tête qui me dit : “Tu aurais pu faire autre chose.”
Pas forcément quelque chose de spectaculaire, non.
Juste quelque chose pour moi.
Lire un chapitre, me balader, faire du tri dans mes pensées, ou juste… ne rien faire, mais consciemment.
Je ne déteste pas les réseaux sociaux. Il y a des jours où j’aime m’y perdre un peu, rire, découvrir.
Mais je préfère quand ce n’est pas tout ce que j’ai fait de ma journée.
Ne pas tout publier, ça me laisse cette liberté.
Celle de vivre des choses pour moi seule, sans avoir à les formater, à les embellir, à les raconter.
Et mine de rien, ça fait du bien.

Pas envie d’une pression de plus
Les réseaux sociaux, parfois, ça ressemble à une scène.
Et très honnêtement, je n’ai ni le costume, ni l’envie d’y jouer un rôle tous les jours.
Je publie un peu, oui.
Mais sans rythme imposé, sans stratégie, sans pression de performance.
Parce que franchement, j’ai déjà ma dose de charge mentale dans la vraie vie.
Je ne vais pas en rajouter une couche pour “tenir à jour” un compte qui n’existe que dans un cloud.
Pas de “il faut que je poste quelque chose”. Pas de “tiens, ça ferait un bon contenu”.
Juste des moments partagés quand j’en ai envie.
Quand c’est léger. Quand ça ne me coûte rien.
Je ne cherche pas à impressionner.
J’ai juste envie de respirer. Et de ne pas avoir à justifier ma valeur dans un carré de pixels.

L’imperfection m’apaise plus que le filtre
Je ne cours pas après la photo parfaite, ni après la mise en scène d’une vie idéale.
Ce qui m’attire, ce sont les moments vrais.
Les échanges un peu fous, les silences confortables, les fous rires.
J’ai toujours eu du mal avec l’idée que l’on doive lisser sa vie pour la rendre publiable.
Parce que la mienne, comme beaucoup, est pleine d’aspérités. Et ça me va.
Je préfère une conversation bancale qu’un post parfait.
Les photos, même spontanées, ne racontent jamais vraiment tout. Elles figent l’instant, mais pas l’émotion.
Ce que je garde de mes plus belles rencontres, ce n’est pas une image.
C’est une phrase, un regard, un éclat de rire. C’est le sentiment d’avoir été vraiment là, avec l’autre.
Et je n’ai pas besoin d’un like pour m’en souvenir.

En vrai, vivre pour soi, c’est déjà beaucoup
On ne peut pas résumer les gens à ce qu’ils postent, ni à ce qu’ils ne postent pas.
Tous ceux qui évitent les selfies ou les mises en scène ne sont pas forcément des êtres ultra-confiants, créatifs ou profondément philosophiques.
Parfois, ce sont juste des personnes qui préfèrent le calme à l’exposition. Le vrai à la vitrine.
L’instant à l’image.
Moi, je fais partie de celles-là.
Je montre ce que j’ai envie de montrer, quand ça me semble juste, et surtout quand ça ne m’épuise pas. Je ne fuis pas la lumière. J’essaie juste de ne pas m’y brûler.
Alors si un jour vous tombez sur un profil un peu discret, un compte qui ne déborde pas de visages ou de mises en scène, ne partez pas du principe qu’il est vide ou sans intérêt.
Il y a peut-être, derrière, une personne qui choisit la profondeur plutôt que la performance.
Le silence plutôt que le bruit.
Et dans le monde d’aujourd’hui, ça mérite d’être respecté.
Peut-être même admiré.
Cet article vous a plu ? Épinglez-le sur Pinterest !


