
« On biaise, on s’arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s’y attache. C’est la vie. Il y a les courageux et puis ceux qui s’accommodent. C’est tellement moins fatigant de s’accommoder… » A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l’on se rend compte – un peu tard – que l’on s’est peut-être trompé ? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d’Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. À sa manière : plutôt que d’accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n’en a pas été capable. Tout au long d’une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché.
Mon avis :
C’est un livre court, mais qui laisse une trace durable. Je l’aimais parle de regrets, de choix, d’amour, et de tout ce qu’on tait parfois pour ne pas déranger le cours tranquille des choses.
Chloé vient d’être quittée par son mari.
Elle se retrouve seule, avec leurs deux filles, dans la maison de campagne familiale. C’est là que son beau-père, Pierre, va lui ouvrir une porte inattendue : celle de sa propre histoire. Au lieu de juger son fils, il raconte à Chloé ce qu’il n’a pas eu le courage de faire lui-même, des années plus tôt.
Ce roman, c’est un dialogue entre deux générations, deux visions de l’amour et de la fidélité. Il y a les courageux, ceux qui partent, et ceux qui restent. Et puis, il y a tous ceux qui s’arrangent avec la vie, parce qu’aimer, parfois, ça use.
C’est un roman qui se lit d’une traite, qui parle à tous ceux qui ont aimé, perdu, douté.
Pas une histoire d’amour comme les autres, mais une leçon d’humanité.


